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Publié le par Zorba

Les Cyniques

 

 

De nos jours, un cynique est une personne machiavélique, ou simplement maligne, pernicieuse , intéressée, aux motivations troubles.

Le concept a malheureusement évolué dans le mauvais sens.

 

En effet, à l’origine, dans l’Antiquité grecque, au IV° siècle avant Jésus Christ, l’école des cyniques était une mouvance philosophique voulant vivre de façon simple, dans un dénuement libérateur des contraintes et des vices de la société (déjà !). Nos premiers hippies, en quelque sorte. Sauf que leur Katmandou était sur place, et en eux.

Cette école découle du stoïcisme, dont une branche a donné les stylites, qui vivaient sur une colonne (stylos).

Son nom vient du chien (kyon) qui vit au jour le jour, sans atours ni luxe inutile.

 

Ainsi, un jour, un cynique, voyant un jeune berger mettre ses mains en conque pour recueillir l’eau d’une cascade et boire, jeta son gobelet, qui lui était devenu inutile.

 

Le plus fameux d’entre eux, dont le nom a traversé les siècles, est Diogène. Oui, le gars qui vivait dans un tonneau.

Il était pourtant marié, avec une certaine Aspasie ( ?), dotée d’un fort tempérament paraît-il . Les mauvaises langues diront aussitôt comprendre pourquoi Diogène préféra vivre seul dans son tonneau.

 

C’est aussi lui qui traversa l’agora, en plein midi, une lanterne à la main. Un curieux lui demandant ce qu’il faisait ainsi, il répondit :

-      Je cherche un homme !

 

Il est raconté qu’un jour, Diogène était en train de prendre l’air, sur le seuil de son home.

Alexandre le Grand lui rendit visite (à peu près) en ces termes :

-      Bonjour à toi, Diogène ! Je suis Alexandre, roi de Macédoine, ayant conquis le monde depuis les portes d’Hercule jusqu’aux confins de l’Inde.

-      Oui, et alors ?

-      Mon maître, Aristote, m’a beaucoup parlé de toi, et en bien ; j’ai donc eu envie de te connaître. Que puis-je faire pour toi. Dis et je le ferai.

-      Ote-toi de mon soleil.

 

Une autre anecdote, peu connue du grand public, veut que Laïs, grande courtisane fort cotée à Athènes, et que Diogène poursuivait systématiquement à grand renfort de quolibets, voulut lui jouer un tour et le ridiculiser dans le beau monde.

Ainsi, un jour que Diogène l’interpellait sur l’agora, elle lui dit :

-      Pourquoi se chamailler ? Je te propose de nous réconcilier. Viens me voir ce soir, à minuit. Mais, de grâce, n’allume pas la lumière, pour ne pas réveiller mon amant attitré.

Elle avait manigancé de se faire remplacer par une domestique esclave, qu’elle mit bien évidemment dans le secret.

A minuit, Diogène, qui ne crachait manifestement pas dans la soupe, arriva. Sans un mot, dans la pénombre, une main féminine le guida vers la couche accueillante.

Le lendemain, Laïs, entourée d’une cour complice, l’aborda :

-      Alors, Diogène ? Sommes-nous réconciliés maintenant ? Que penses-tu de la nuit que je t’ai offerte ?

-      Je comprends mieux pourquoi on te paye aussi cher… On reprend quand tu veux le jeu de la bête à 2 dos.

-      Ha ha ha ! Je me suis moquée de toi ! Ce n’était pas moi, cette nuit. C’est avec une esclave que tu as couché, pauvre fou !

-      Peu importe. De toute façon, les lumières éteintes, toute femme est une Laïs.

Publié dans Humour et philosophie

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