Mais pour qui est-ce qu'on nous prend-t-on?

Publié le par Zorba

L'actualité bruit (bruit-bruit même) du scandale de la Société Générale.

Un jeune trader, pas très doué à ce qu'il paraît, mais champion en informatique, aurait déjoué des milliers de modules sécuritaires, pour assouvir sa passion du jeu. Bling bling.
Car il n'y a pas d'enrichissement personnel. Non. C'est juste  de suivre les courbes généreuses des actions en cotation sur le marché qui lui filait des érections irrépressibles. Bling bling.
Le priapisme financier, nouvelle perversion sexuelle des golden boys.

Comme le hasard fait bien les choses, cette annonce suit de peu la dégringolade boursière due aux subprimes étasuniennes.

Car, jamais à court pour inventer de nouveaux jeux destinés à stimuler leurs érections boursières, nos traders inventent de nouveaux produits (à risque, de préférence), purement spéculatifs et totalement déconnectés de la réalité - sauf quand ils se prennent une magistrale claque dans la gueule et se réveillent les pieds sur terre et la gueule de bois.
C'est trop tard pour pleurer.
Qui sème l'orage récolte la tempête.

Cela me réconcilie avec l'idée que, faute de Dieu(x ?), il existe une certaine justice immanente et transcendantale.
Une sorte de surmoi collectif, en quelque sorte.

Je me pose les questions suivantes:
  • Comment un mec pas doué pour la finance est-il lâché dans ce monde de prédateurs à l'esprit aiguisé et à l'instinct de tueur, dénués de tout sens moral ? Y a-t-il des chefs à la Société Générale? Ou est-ce que c'est le bordel le plus absolu, chacun faisant ce qu'il veut ? Houhou ! y a-t-il un pilote dans l'avion ? 
  • Que d'émotion pour quelques malheureux 5 milliards d'euro... et quelle agitation ! Cela fait depuis l'été que les bourses sont secouées par la crise des subprimes; que les banques centrales injectent des milliards et jouent sur les taux... N'est-ce pas une goutte d'eau par rapport à ce que la SG a déjà perdu ? - car il paraît également qu'elle était bien impliquée dans ces produits, notre SG... Une goutte de trop dans la mer ?
  • Nos boursiers s'émeuvent... comme quoi ! à défaut de coeur, ils ont au moins des tripes. Mais que sont donc ces subprimes ?
  •  
A l'origine de tout, il y a la politique américaine de relance de l'économie par l'achat des ménages.
Il est très mal vu d'épargner, ça fait plouc, ça fait petit.
Quelqu'un de in se doit de dépenser plus qu'il ne gagne, de s'endetter à mort, et d'avoir une multitude de cartes de crédit.
Excellent moteur psychologique, car courant toujours pour combler son déficit et acquérir encore plus de superflu, le petit gars aux dents longues va du même coup être obligé de travailler plus, produire plus, et fatalement gagner plus dans une Amérique conquérante...

Seulement, même les marathoniens fatiguent; et les accidents arrivent aussi.
Dans une société où c'est chacun pour soi et Dieu pour tous, parfois les 2 mains secourables qu'on a au bout de ses bras ne suffisent pas.
Et on se retrouve en panne, au bord de la route, dans un désert...

Par ailleurs, il y a également la cupidité de l'homme (homo homini lupus, disait un ancien: l'homme est un loup pour l'homme). Jamais à court d'idée pour exploiter son prochain, ni se faire du fric sur son dos, voir sur sa charogne.
Aussi, dans l'euphorie générale consommatrice, on a encouragé les gens à acquérir ce dont ils n'osaient rêver auparavant : leur maison, une voiture, etc.
Aucune difficulté: une signature au bas d'un contrat suffit. Et l'argent coule à flot, grisant.
Et si vous ne pouvez avoir un crédit, hypothéquez vos biens... (ça vous rappelle quelque chose ?)

Les commerciaux se contentaient de cumuler les contrats souscrits, et les primes afférentes. Pour financer, les établissement de crédit ont vendu leur dette aux banques, qui ont vu un nouveau fruit juteux dans lequel planter leurs dents pointues.
Et tant que l'argent rentre, personne ne se pose de questions.

Seulement, ceux qui empruntent sont par définition en général les gens qui ont peu de moyens. Avec les aléas de la vie, et le renchérissement des taux de crédit, nombreux sont ceux qui ont été contraints à jeter l'éponge.
Et l'édifice s'écroule tel un château de cartes ou de sable - qu'il est...

Et, c'est bien connu, quand l'Amérique éternue, c'est tout le reste du Monde qui est malade. Car, au final, ce sont les autres nations qui financent les frasques étasuniennes.

Revenons à notre Société Générale.
Que notre trader soit le lampiste qui porte le chapeau, ça ne m'étonnerait pas. Il faut un fusible, et manifestement, il a accepté d'endosser (contre quelle promesse ?).

La Société Générale, notre nouveau Débit Lyonnais...
Françaises, Français, préparez-vous à mettre la main à la poche...
et soignez bien vos hémorroïdes !


Publié dans Coup de gueule

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S
ça me file des Bouton....
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